LES RADIOAMATEURS
Quand la radio a-t-elle commencé ?
Que peuvent faire les radioamateurs ?
Comment se passe une liaison radio ?
Le radioamateur, c'est aussi un sportif
Le radioamateur au service des autres
La radio : comment ça fonctionne ?
L’émission d’amateur est une activité scientifique qui permet, à ceux qui la pratiquent, d’établir des liaisons hertziennes (radio) avec les radioamateurs du monde entier. Elle permet d’acquérir des connaissances techniques dans les domaines de la radio et de l’électronique et de développer des liens d’amitié entre amateurs de différents pays.
Mais qui est le radioamateur ?
Le radioamateur est une personne qui a reçu l’autorisation
officielle de communiquer, par radio, avec d’autres personnes, elles
aussi légalement autorisées. Ces communications se font sur
les bandes de fréquences allouées par l’Union Internationale
des Télécommunications (UIT) au service radioamateur et au service
radioamateur par satellite.
Le radioamateur pratique une activité à caractère technique
; ses compétences sont contrôlées et accessibles à
toutes et à tous. L’administration de tutelle des services amateurs
et amateurs par satellite, l’Autorité de Régulation des
Télécommunications (ART), lui délivre un certificat d’opérateur
radioamateur et lui attribue un indicatif.
Les indicatifs
En France métropolitaine, l’indicatif commence par le préfixe « F », suivi d’un chiffre et d’un suffixe de deux ou trois lettres. La licence pour les débutants comporte le chiffre « 0 » entre le préfixe et le suffixe (F0XYZ). Dans les départements et territoires d’outre-mer, une lettre supplémentaire, entre le « F » et le chiffre, précise la zone géographique d’où émet la station, par exemple : « FG » pour la Guadeloupe (FG1XYZ) ; « FR » pour la Réunion (FR1XYZ) ; « FO » pour la Polynésie Française (FO1XYZ) ; « FH » pour Mayotte ; « FJ » pour Saint-Barthélémy ; « FK » pour la Nouvelle Calédonie ; « FP » pour Saint-Pierre-et-Miquelon ; « FS » pour Saint-Martin ; « FT » pour les Territoires Antarctiques Français ; « FW » pour Wallis et Futuna ; « FY » pour la Guyane et « TK » pour la Corse.
Quand la radio a-t-elle commencé ?
Depuis la première liaison transatlantique en 1923, le domaine des ondes dites "courtes" est devenu le siège d’une activité radio considérable, véritable enjeu économique.
Il y a des radioamateurs depuis que la radio, qui s’appelait TSF (télégraphie sans fil), existe, c’est-à-dire depuis la fin du XIXème siècle. Historiquement, les grandes découvertes de l’homme ont conduit celui-ci à la recherche de la communication et donc de la radio.
• Vers 600 avant Jésus-Christ, Thalès
de Milet cherche à expliquer la nature de l’attraction de l’ambre
et de l’oxyde de fer.
• En 1774, Lesage installe un télégraphe rudimentaire,
à Genève, au moyen de vingt-quatre fils de métal plongeant
dans autant de tubes de verre.
• En 1796, Volta invente la première vraie pile.
• En 1812, le premier télégraphe est actionné au
moyen d’un courant électrique.
• En 1832, Joseph Henry invente le premier télégraphe
électromagnétique pratique.
• En 1858, est posé le premier câble télégraphique
entre Terre-Neuve et l’Irlande.
• En 1887, Hertz détecte des ondes électromagnétiques
qui circulent à la vitesse de la lumière. Elles seront appelées
ondes radiophoniques.
• En 1895, Marconi expérimente les premières liaisons
hertziennes sur une distance de 2400 m. Popov fait fonctionner un télégraphe
sans fil.
• En 1900, Gustave Auguste Ferrié met au point
le détecteur électrolytique. Plus sensible que le cohéreur
de Branly (1890), il permet l’écoute au casque des messages télégraphiques.
Ferrié, ingénieur et général, est président
d’honneur du Réseau des Émetteurs Français, principale
association française des radioamateurs.
• En 1905, est inventée la télévision.
• En 1912, le 15 avril, le premier SOS est lancé par l’opérateur
radio du Titanic.
• En 1957, le premier satellite « Spoutnik » est mis sur
orbite. Il émet des signaux captés par le monde entier.
Et les radioamateurs, que font-ils ?
Parallèlement aux découvertes de certains savants,
ils font œuvre de pionniers en réalisant des expériences
avec des appareils de leur fabrication.
Ils se sont particulièrement illustrés dans le domaine des ondes
dites « courtes », ondes que les autorités de l’époque
estimaient sans intérêt. Ce fut même le français
Léon Deloy qui réalisa la première liaison transatlantique
en communiquant avec l’américain Fred H Schnell, le 26 novembre
1923.
Que peuvent faire les radioamateurs ?
Les radioamateurs disposent de bandes de fréquences harmonisées au plan international et réservées à leurs services.
Force est de constater que chaque bande a des caractéristiques bien
particulières. Certaines bandes permettent des liaisons à l’échelle
mondiale, d’autres donnent de magnifiques résultats pendant le
jour et d’autres, encore… pendant la nuit, par réflexion
des ondes courtes sur les couches ionisées de l’atmosphère
(bandes HF).
Certaines bandes permettent des liaisons régulières, dans un
rayon de 2 à 300 kilomètres (bandes VHF), d’autres ne
permettent les liaisons que si les deux correspondants, ou plus exactement,
si les deux stations sont pratiquement en vue directe (bandes SHF).
Pour communiquer, les radioamateurs emploient généralement le
langage parlé (téléphonie) ou utilisent le code morse
(télégraphie). Mais, ils peuvent utiliser des moyens plus évolués
tels que :
• Le téléimprimeur (appelé encore radiotélétype)
: chacun dispose d’un terminal et d’un clavier qu’il suffit
d’activer pour que le destinataire reçoive le message.
• La télévision : par un procédé analogue
à celui utilisé par notre télévision de tous les
jours, le radioamateur peut transmettre, à distance, des images d’excellente
qualité, même en couleurs.
• Les transmissions numériques : les moyens puissants de l’informatique
permettent la transmission de données entre radioamateurs (packet-radio).
Toujours à la recherche des procédés les plus modernes
et les plus astucieux, certains radioamateurs communiquent entre eux en diri-geant
leurs antennes vers la lune ou vers des essaims de météorites
qui, agissant comme un miroir, réfléchissent les ondes vers
la terre.
Pour pallier le manque de propagation, ou les faibles possibilités
techniques de liaisons, les radioamateurs utilisent des relais, surtout sur
VHF et UHF. Ces installations, construites par les amateurs, couvrent tout
le territoire. Ce moyen est surtout utilisé par les véhicules
en déplacement.
D’autres encore, depuis 1961, utilisent des satellites
spécialement construits par, et pour, les radioamateurs. Le satellite
reçoit le message sur une longueur d’onde et le retransmet, instantanément,
sur une autre onde. En France, à Toulouse, une équipe de radioamateurs
a construit le satellite « ARSENE » (Ariane Radioamateur Satellite
ENseignement Espace), en 1993.
Il est à noter, également dans ce domaine, les liaisons journalières
qui ont été effectuées, notamment en 1983, avec un radioamateur
américain cosmonaute à bord de la navette « Columbia »
et, encore, celles réalisées entre les radioamateurs de la navette
« Mir » et les radioamateurs du monde entier. Un contact quasi
constant est d’ailleurs maintenu avec les radioamateurs cosmonautes
en vol. Ces satellites, actuellement une bonne vingtaine, offrent la possibilité
aux radioamateurs d’établir des contacts et d’acquérir
de nouvelles connaissances qu’ils ne pourraient découvrir autrement.
La prévision des passages de ces satellites fait parfois appel à
l’informatique, pour de savants calculs. Les bandes de fréquences
utilisées pour le trafic satellite annoncent le début du domaine,
encore mal connu, des hyperfréquences.
Comment se passe une liaison radio ?
Le radioamateurisme est la « Formule 1 » de la communication. C’est beaucoup de passion et, toujours, un formidable plaisir.
Le radioamateur qui désire effectuer un contact commence par écouter la bande de fréquences qui lui semble la plus favorable à ce moment de la journée. Il choisit un point de la bande, non occupé, afin de ne pas gêner une communication qui y serait établie, demande si la fréquence est libre et lance son appel à tous.
Dès la liaison établie, les indicatifs sont
échangés à l’aide d’un code international.
Après les civilités d’usage, sont précisées
la qualité et la force du signal reçu, ce qui permet d’optimiser
les réglages. Puis le radioamateur donne son prénom et le lieu
d’où il émet. La liaison se poursuit par la description
du matériel utilisé, les conditions climatiques, facteurs importants
dans la qualité de la transmission.
Il est à noter que, pour respecter la réglementation, seules les informations techniques concernant la radio sont échangées. Cela permet, de plus, de ne pas contrarier le correspondant, donc pas de politique, pas de religion. Le radioamateur recherche, en premier, la qualité d’un contact humain, la performance technique en fonction de la position géographique et des moyens techniques utilisés.
La liaison une fois terminée, les radioamateurs échangent
une carte de confirmation du contact, appelée la « carte QSL
», soit directement par la Poste, soit via le « service QSL »
de l’association nationale des radioamateurs qui fera suivre. Certains
réalisent des milliers de communications par an. Leurs collections
de cartes QSL et de timbres sont impressionnantes. Ces cartes QSL leur permettent
d’obtenir l’un des 6000 diplômes qui existent dans le monde.
La carte QSL est la carte de visite du radioamateur. Aussi, chacun s’emploie-t-il
à la personnaliser de la meilleure façon possible.
Évidemment, au lieu de lancer un appel, on peut écouter la fréquence
et répondre à quelqu’un.
La radioémission, c’est l’aventure moderne offerte à tous ! Compétition, performances, voyages, linguistique, sont autant de centres d’intérêt.
Des concours sont souvent organisés. Il s’agit,
par exemple, de faire le plus grand nombre de contacts en un temps donné.
La réussite sourit à ceux qui ont des appareils bien réglés,
de bonnes antennes, une organisation sérieuse (tenue du carnet de trafic),
une excellente connaissance des moments favorables pour passer d’une
fréquence à une autre, de la virtuosité et aussi de l’endurance.
Les contacts réussis sont récapitulés sur des feuilles
qui seront adressées à l’association organisatrice. Cette
dernière pourra, ainsi, établir le classement.
De beaux diplômes récompensent les radioamateurs les plus performants.
Les concours ont lieu tout au long de l’année et dans tous les
modes, de la télégraphie à la télévision,
de la téléphonie au radiotélétype. Il y a aussi
des compétitions dont la durée n’est pas limitée.
Par exemple :
• Réussir un contact avec chacun des départements français
; avec tous les états des États-Unis d’Amérique.
• Réussir un contact avec un certain nombre de pays…
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’est pas
toujours aisé de le faire !
La récompense est un magnifique diplôme qui
orne les murs du local où se trouve la station de radio, au même
titre que les plus belles cartes QSL (cartes de confirmation de liaison radio).
Certains radioamateurs, des jeunes et des moins jeunes, font des expéditions.
Il s’agit d’aller dans un endroit du monde où il n’y
a pas, en permanence, des radioamateurs. Ce déplacement peut avoir
lieu, peut-être, sur une île déserte comme l’île
française de Clipperton, dans le Pacifique, à 1300 km du Mexique,
ou dans une région désertique, ou dans une région montagneuse
et d’émettre en direction du reste de la Terre, afin de permettre
aux radioamateurs qui sont à l’écoute, de contacter une
région qu’ils n’ont encore jamais contactée.
Le radioamateur, c'est aussi un sportif
Les amateurs de plein air constateront que l’amitié, la convivialité et la bonne humeur, sont les maîtres-mots de la radio-orientation.
La radio-orientation, ou radiogoniométrie sportive,
est une activité ludique, mais aussi une épreuve individuelle
pratiquée
en marchant ou en courant selon le rythme de chacun. Les épreuves sont
ouvertes à tous… dès l’âge de 12 ans. Aucune
connaissance préalable n’est nécessaire.
Le but de cette activité est de :
• Servir d’entraînement, pour les radioamateurs, à
la localisation de balises afin d’accroître leur efficacité
dans le cadre de la recherche de balises de détresse d’avions
qui se sont crashés.
• Servir, pour les sportifs confirmés ou non, de compétitions
originales alliant condition physique et stratégie.
• Offrir aux familles la possibilité de participer, tous ensemble,
à une activité radio en marchant deux ou trois heures dans la
nature.
• Proposer à ceux qui le souhaitent, de poursuivre cette activité
dans le cadre de radio-clubs.
• Favoriser les échanges et la convivialité.
La radio-orientation fait appel aux qualités physiques
et intellectuelles. Quel que soit le niveau, jeunes ou moins jeunes, elle
peut être pratiquée seul(e) ou en famille, contre le chrono ou
en promenade… à la découverte de la forêt. Généralement
en terrain varié, le parcours est matérialisé par des
balises radio que les concurrents doivent découvrir dans un temps mesuré,
en écoutant leurs signaux. En plus de l’expérience qui
s’acquiert rapidement, il faut :
• Un récepteur radio muni d’une antenne pour capter les
signaux.
• Une carte topographique fournie par les organisateurs.
• Une boussole pour construire le plus efficacement possible le parcours,
en fonction de l’orientation des signaux reçus.
Le parcours élaboré, les obstacles naturels
risquent de surprendre les plus téméraires qui trouveront là
une occasion originale de s’oxygéner.
Le radioamateur au service des autres
La disponibilité du radioamateur, son désir de servir, l’efficacité reconnue avec laquelle il utilise son matériel, son sens du devoir, fait de lui un auxiliaire précieux pour les autorités sollicitées en cas d’urgence.
Le radioamateur a une occupation scientifique qui a, bien
souvent, des répercussions altruistes.
Quand un navigateur part en solitaire, les radioamateurs se relaient, jour
et nuit, pour écouter ses messages radio. En cas d’urgence, ils
alertent les équipes de sauvetage.
Dans la quasi totalité des départements français, les
radioamateurs se tiennent à la disposition des autorités pour
assurer des missions de transmissions, quand le plan ORSEC ou tout autre plan
de secours est déclenché. Par exemple, ils sont capables de
localiser, rapidement, le point de chute d’un avion, grâce à
des équipes spécialisées et entraînées sur
le terrain.
Les radioamateurs participent à de véritables chaînes
de solidarité pour trouver et faire acheminer, dans le cadre de l’aide
humanitaire, un médicament peu répandu par exemple.
Ils se mettent à la disposition des autorités en cas de catastrophes
naturelles, comme ils l’ont déjà fait lors de plusieurs
tremblements de terre, lors de conflits.
Sur la route, certains sont très heureux avec une petite voiture, d’autres rêvent d’une grosse cylindrée. Tout comme l’automobile, la station radio est une affaire d’envie.
On peut aisément débuter, en faisant des liaisons avec le monde entier, à l’aide d’un émetteur facile à construire et qui ne revient pas cher.
Dans les radio-clubs, les radioamateurs confirmés sont toujours heureux d’aider les débutants à construire leur équipement, à le perfectionner. Les conseils sont gratuits et, bien souvent, certains composants électroniques le sont également.
De plus, il est toujours possible d’acheter du matériel d’occasion, pour quelques dizaines d’euros. Il suffit de parcourir les petites annonces des journaux spécialisés.
Il n’y a pas d’âge pour devenir radioamateur
On peut distinguer deux types d’installations de radioamateur :
• Les installations acquises dans le commerce : comme tout appareil électronique utilisé en France, l’équipement commercialisé pour le service radioamateur doit être agréé par l’Autorité de Régulation des Télécommunications (ART). Ce matériel doit être conforme aux caractéristiques techniques prévues par la réglementation et muni d’un marquage sur le châssis comportant la mention suivante « Radiocom Privées France-radioamateur ».
• Les installations de construction personnelle : le
radioamateur étant alors à l’origine le concepteur complet
ou partiel du matériel utilisé dans sa station. Ces constructions
sont dispensées de marquage. Il est simplement exigé des radioamateurs
que ces constructions personnelles soient conformes à la réglementation.
Par ailleurs, le radioamateur doit veiller à ne pas perturber les autres
utilisateurs du spectre radioélectrique (réception TV, notamment).
Bien entendu, il doit respecter le droit commun, notamment en matière
de sites protégés.
La radio : comment ça fonctionne ?
La parole, la musique, le bruit en général, provoquent des vibrations de l’air environnant. La radio est aussi une vibration.
Vous connaissez le phénomène vibratoire engendré par
le caillou jeté dans l’eau. À la surface de celle-ci,
vous voyez apparaître des vagues :
• Plus ou moins hautes : c’est l’amplitude.
• Plus ou moins écartées : c’est la longueur d’onde.
Cette onde se propage à la surface de la rivière ou de la mare.
Nul besoin que l’eau se déplace elle-même pour que vous
entendiez le clapotis sur la berge… Il en est de même de l’électricité
! Si le caillou provoque des vibrations mécaniques, un choc électrique
provoque également des vibrations électriques. On parlera alors
de vibrations électromagnétiques. Ces vibrations se propagent
partout, à la différence des vibrations mécaniques…
Même dans le vide. De plus, si le son se déplace dans l’air
à 330 mètres par seconde, l’onde électrique se
déplace beaucoup plus vite, à la vitesse de la lumière
: 300 000 km par seconde.
Pour transmettre un son, il faut faire vibrer le milieu transmetteur,
que ce soit l’air, l’eau ou les métaux. Ainsi le diapason,
le sifflet de l’arbitre de football vibrent eux-mêmes. Ils font
vibrer l’air, ce qui fait vibrer les osselets de notre oreille. C’est
cette suite de vibrations qui nous permet d’entendre une sonorité.
Le problème est que l’air, l’eau et les autres milieux
absorbent en partie le signal. Faire vibrer l’air nécessite de
l’énergie et après un certain parcours, on n’entend
plus rien. L’onde électromagnétique, elle, « se
fatigue » moins.
De plus, elle est rapide, très rapide. Il faut donc utiliser un système
qui va transformer une vibration mécanique en onde électromagnétique.
Ce sera le rôle de l’émetteur de radio.
Seulement, c’est à la fréquence du son que nous réagissons
et les longueurs d’onde d’une vibration de même fréquence
ne sont pas les mêmes suivant qu’il s’agit d’un son
ou d’un signal électrique. Plus un signal est rapide, plus sa
longueur d’onde est faible. Si un son de 200 Hz a une longueur d’onde
est de 1,5 mètre dans l’air, cette longueur d’onde est
de 1500 km pour un signal électrique. Un signal de 1000 Hz pourrait
se propager avec une longueur d’onde de 300 km. Or, pour qu’une
onde électrique se propage, il faut ce qu’on appelle une antenne.
C’est ce petit morceau de métal qui va, en quelque sorte, transformer
le signal électrique en onde électrique ou, plus précisément,
en onde électromagnétique. Toutefois, pour que cela marche,
il faut que l’antenne mesure au moins le quart de cette longueur d’onde.
Le sifflet de l’arbitre émet « du 1000
Hz ». Si je veux le transmettre loin… il me faut une antenne de
75 km… ce qui est impossible ! Procédons autrement, alors. Une
idée subtile a germé dans l’esprit des savants et des
techniciens du début du siècle. Une antenne de 75 km cela n’est
pas possible, mais on doit pouvoir faire avec moins… Mais comment ?
Certains se sont souvenus qu’en faisant jouer deux instruments de musique
à des fréquences différentes, on en entendait un troisième.
Ainsi, un son de 150 Hz s’entend avec deux instruments, l’un émettant
sur 1000 Hz, l’autre sur 850 Hz. En envoyant deux signaux : un fixe
et l’autre qui varie, puis en faisant la soustraction de ces deux fréquences,
on doit donc pouvoir obtenir un « son » radioélectrique.
Le son fixe, autant ne pas l’envoyer, mais le garder en réserve
chez soi. On envoie donc le signal qui varie : il est modulé par le
signal « son » que l’on veut transmettre et qu’on
va pouvoir entendre à l’autre bout. On module donc à l’émetteur
en additionnant deux fréquences et on démodule au récepteur
en soustrayant les vibrations électriques. Voilà pourquoi on
a pu utiliser des fréquences, des longueurs d’ondes, compatibles
avec des signaux radioélectriques et des antennes aux longueurs raisonnables.
Le principe est encore utilisé, mais bien d’autres le sont actuellement.
Toutefois, il faudra toujours un microphone, un modulateur et une antenne
pour constituer un émetteur, il faudra également une antenne,
un démodulateur et un haut parleur pour fabriquer un récepteur.
Pourquoi ne pas les réaliser soi-même ?
Femmes et hommes, tous ensemble… Radioamateurs !
Eh bien, elles ont leur place dans le radioamateurisme depuis longtemps déjà,
mais il est vrai qu’en nombre elles n’occupent encore qu’une
petite place. La proportion qu’elles représentent est faible,
mais fort heureusement cette proportion ne cesse de progresser. Comme à
ses yeux elles bénéficient d’une éternelle jeunesse,
le radioamateur masculin, l’OM (Old Man) les appelle, plus volontiers,
YL (Young Lady).
Ainsi que vous le constatez chaque jour, les femmes se retrouvent
dans tous les domaines et de plus en plus nombreuses : la politique, la culture,
les techniques, les sciences, l’aviation, l’aérospatial,
la marine et, bien évidemment, dans le radioamateurisme.
Cette passion qui allie la technique et la communication n’échappe
pas à la règle. Pour les YL, que l’on pourrait croire
moins attirées de prime abord par la technique, il est possible d’approcher
la radio par l’écoute, la découverte d’une station
radioamateur et, parfois même avec l’aide de l’OM, lorsqu’il
se trouve que celui-ci est votre compagnon ou votre époux.
Cette approche peut aussi se faire, plus indirectement, en partageant la vie
associative d’un radio-club. À partir de là, l’attrait
de la radio et de sa technologie, de ce monde de contacts et d’amitié
passionnera, encore plus, l’YL, lui fera oublier ses soucis et même
le plat du déjeuner qui commence à brûler !
Les femmes assurent, de plus en plus, des activités spécifiques
telles que :
• Le QSO des YL (liaisons par radio).
• Les concours d’YL.
• Les diplômes d’YL…
Et cette liste d’activités n’est pas exhaustive. Voici
peu de temps, le président de la principale association de radioamateurs,
le Réseau des Émetteurs Français - Union française
des radioamateurs, était une présidente.
Le nombre de femmes radioamateurs dont le mari n’est pas lui-même radioamateur est, sans doute, plus limité et peut-être est-ce alors plus difficile d’apprendre… quoique en radio-club ? Mais, dans un couple, quand cette même passion « sévit », l’expérience est vraiment très enrichissante pour les deux, pour peu qu’au départ, les motivations et la formation ne soient pas les mêmes. Quand, de plus, votre fille vous emboîte le pas, alors là !
Chères futures YL, il faut espérer que ces lignes vous auront
convaincues de venir nous rejoindre. Le nombre est petit, il faut qu’il
grandisse !
Français, anglais.. mais aussi la télégraphie, une « langue » à part entière et qui, pour les radioamateurs, est loin d'être morte !
Bien sûr la langue française est utilisée par les radioamateurs, à chaque fois qu’ils le peuvent. On peut même dire que, souvent, les liaisons se font dans la langue de Molière. À ce titre, les radioamateurs sont d’excellents ambassadeurs de la francophonie dans tous les pays. Outre le français, toutes les langues sont utilisées et en particulier l’anglais.
On peut noter que, dès le début, des radioamateurs ont utilisé une langue universelle, à savoir l’espéranto. C’est une langue de synthèse élaborée en 1887 par le docteur Ludwik Zamenhof, médecin et linguiste polonais. En raison de sa pratique, pendant plus d’un siècle par des locuteurs de tous pays, cette langue est devenue une véritable langue vivante, évoluant comme les autres langues.
Pour les non linguistes, une autre « langue » également universelle, est très utilisée par les radioamateurs, il s’agit de la télégraphie qui utilise le code morse. Nombreux sont ceux qui établissent leurs contacts, en s’affranchissant des barrières de la langue, grâce à ce procédé. Ce mode de transmission est performant. Il présente bien des avantages, notamment, lorsque tout autre système de transmission, phonie ou numérique, devient indécodable à cause de la faiblesse des signaux, du niveau de bruit ou des brouillages.
De plus, la télégraphie est facile à
mettre en œuvre tant au niveau du matériel qu’au niveau
du mode de transmission.
Vous pouvez apprendre la télégraphie chez vous, à l’aide
de cours enregistrés sur cassettes, ou même en vous aidant des
logiciels informatiques ou, encore, en écoutant les émissions
d’apprentissage sur l’air… mais le mieux c’est de
rejoindre un radio-club.
On dénombre près de 20 000 personnes autorisées en France.
L’installation d’antennes
Dans le cadre de la législation française, les radioamateurs possèdent le droit à l’antenne. Le service juridique du REF-Union aide ses adhérents à constituer le dossier administratif, qu’il est parfois obligatoire de déposer en mairie, avant la mise en place des mâts et antennes.
Mais qu’est-ce donc qu’un radioamateur ?
Femmes ou hommes, ils viennent de toutes les professions : agriculteurs, techniciens, industriels, ouvriers, parlementaires, retraités, militaires, étudiants, lycéens… Ils sont de tous âges, de toutes religions et de toutes races. De hautes personnalités, comme le roi d’Espagne, sont radioamateurs. L’ancien roi de Jordanie le fut. Aux USA, certains enfants, de sept ans, sont déjà radioamateurs… Pour les handicapés, la radio est un merveilleux passe-temps qui les relie au reste du monde.
Comment devient-on radioamateur ?
Le radioamateur doit avoir des connaissances techniques suffisantes
pour posséder la maîtrise de sa passion. Lorsque le candidat
radioamateur a réussi le contrôle des connaissances, il reçoit
un certificat d’opérateur et un indicatif. Ce certificat est
obtenu à vie. Il est en quelque sorte, le permis de conduire une station
radioélectrique utilisatrice du domaine hertzien. Le contrôle
des connaissances est organisé par l’autorité de tutelle.
Il suffit de connaître la loi d’Ohm et ses applications.
Si, de plus, vous apprenez bien la réglementation, le contrôle
n’est qu’une formalité. Il n’est pas difficile…
Mais il faut s’y préparer en apprenant un peu d’électricité,
d’électronique et la réglementation.
La préparation de ce contrôle se fait soit chez vous, à
l’aide de documents, de cours (il en existe de nombreux qui peuvent
être mis à votre disposition par les associations de radioamateurs,
ou vendus en librairies techniques), soit au sein d’un radio-club.
Le contrôle des connaissances se déroule sur minitel, dans des centres d’examens de l’administration. Le minitel est relié à l’ordinateur central de l’administration de tutelle. Des examinateurs veillent au bon déroulement des épreuves.
Les handicapés et les malvoyants, possédant
une carte d’invalidité de 70 % et plus, peuvent demander à
passer ce contrôle à leur domicile. Il est à noter qu’ils
peuvent être largement et efficacement aidés, dans la préparation
du contrôle des connaissances et dans les démarches administratives,
par des associations spécifiques telles que :
• L’Union nationale des aveugles radioamateurs français
(UNARAF).
• L’Union nationale des invalides radioamateurs français
(UNIRAF).
• La Fédération des radioamateurs handicapés (FRAH).
Le contrôle des connaissances comporte :
• Une épreuve de connaissance générale, portant
sur la réglementation relative aux radioamateurs.
• Une épreuve portant sur les connaissances techniques en radioélectricité.
Et, suivant la classe choisie :
• Une épreuve de télégraphie.
Pour passer ces épreuves, il vous suffit de prendre rendez-vous auprès du Service régional des radio-communications (SRR) auquel est rattachée la région où vous demeurez. Vous devrez acquitter des droits d’examen. Une redevance annuelle est versée à l’administration des finances.
Enfin, vous pouvez noter qu’il existe une équivalence entre les certificats d’opérateurs civils et militaires et l’examen radioamateur.