HISTOIRE DE LA TSF

 
    Caricature de l'auteur par Jean François Benoît

•Avant propos
•La Radio née du besoin de communiquer
•La naissance de la Radio
•L’énergie électrique
•Et la Radio ? Edouard Branly
•Nikola Tesla
•Guglielmo Marconi
•Les premières applications
•A Dieppe la mise au point d'une invention
•Le téléphone
•Thomas. Edison
•Les premières émissions Radiophoniques
•Trois noms vont résumer l’histoire en 1922
•Le matériel du particulier 1920/930
•L’époque ou des passionnés se regroupent
•La réglementation dans les années 1930/35
•Comparaison sur le pouvoir d'acchat d'un ouvrier en 1930
•Les salons de la T.S.F.
•La Radio Coloniale
•Répartition des postes récepteurs dans le monde en sept.37
•Progression des auditeurs en France
•Listes des stations européennes en 1937
•Les plus grands constructeurs en 1938
•Le journal parlé
•Les émissions
•Radio Fécamp
•Les années de guerre
•L’armée des ombres, des ondes
•Les années 1945/60
•Les Radios Périphériques bien de chez nous
•Les Radios pirates offshore
•Les techniciens Radio à Dieppe en 1939 par la publicité
•La Radio à Dieppe
•Mutations de la Radio après 1960
•Les Radioamateurs
•Les Amateurs radio, les Cibistes
•Histoire de la radio par les décrets
•Bibliographie

AVANT PROPOS

Je voulais, depuis plusieurs années, essayer d’écrire l’Histoire de la T.S.F. en France. C’est un vaste sujet et je ne savais pas très bien comment procéder.
Je n’ai pas la prétention d’écrire une histoire complète. Je n’ai d’ailleurs pas les documents nécessaires à ce travail. Je veux seulement dégrossir le problème et placer des jalons chronologiques.
Depuis mon adolescence, j’ai toujours été attiré par la propagation des ondes et les appareils qui les recevaient.
Je suis devenu un collectionneur passionné de tout ce qui concerne la T.S.F., depuis ses balbutiements jusqu’aux années 1970, où la télévision et le poste transistor détrônèrent les bons vieux appareils à lampes. C’est bien souvent grâce aux lampes de T.S.F. que l’on détermine l’année de fabrication d’un poste lorsque la documentation manque.
J’espère, par ce livret, vous faire partager les joies d’une technique révolue mais pas si lointaine.

Gérard Maurouard

LA RADIO NÉE DU BESOIN DE COMMUNIQUER

La rapidité et l’universalité du développement de la radio, en font un sujet des plus intéressant de l’histoire contemporaine, et un des plus délicat.
Outre la difficulté de prendre en compte l’ensemble des facteurs techniques, économiques, politiques et culturels, l’histoire de la radio doit accepter à ses débuts le handicap de se construire sans pouvoir recourir aux documents essentiels. En effet, les émissions ne sont pas toujours conservées ou la consultation de leurs enregistrements est peu pratique et coûteuse.
De tout temps, l’homme a toujours eu besoin de communiquer. Depuis l’imprimerie, il n’y avait pas eu d’événement plus important pour la diffusion de la pensée humaine que la découverte de la Radio.L’homme a plusieurs moyens d’expression, dont la parole.
C’est en parlant que l’on soulève les foules. Mais cette extraordinaire puissance du verbe avait depuis toujours, une limite qui semblait infranchissable :
L’obligation de réunir dans un même lieu l’orateur et les auditeurs.
En supprimant cette restriction, la radio a déchaîné sur le monde une force nouvelle.

LA NAISSANCE DE LA RADIO

On ne peut aborder l’histoire de la radio sans s’attarder un peu sur les grands inventeurs et le côté technique de l’électricité sans laquelle notre poste serait muet. La naissance de la radio est un événementassez considérable pour que l’on connaisse tous les détails, plusieurs pays faisant valoir leurs droits de paternité.
Le point de départ était le moyen de correspondre à distance sans fils car le télégraphe était déjà présent en 1793, lors de l’installation du premier système optique ou aérien des frères Chappe.

 


Le réseau français était un des plus dense du monde avec 550 stations. Il partait en étoile depuis la capitale à travers toute la France. Militaire au départ, l’accès au public ne sera autorisé qu’à partir de 1852, soit 15 ans après l’invention du télégraphe électrique (1837) par le Britannique William Cooke et l’Américain Samuel Morse.

Mais on était toujours tributaire d’un réseau de fils avec tous les aléas que cela comporte. C’était les débuts du téléphone par dépêches écrites et non phoniques.

L’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Les Egyptiens avaient déjà soupçonné l’existence de l’électricité par l’attirance de petits objets en frottant différentes pierres précieuses comme l’ambre jaune, le saphir, le rubis ou l’améthyste (électricité statique).
La première application technique fut la boussole (électricité magnétique au IIIème siècle par les Asiatiques).
En 1800, la découverte de la pile (Volta) permet d’obtenir des courants électriques (électricité dynamique).

Alors, se fait la jonction des deux catégories, électricité et magnétisme dans électromagnétisme en 1827. Des lois rigoureuses sont établies par André Marie Ampère (1775-1836) et George Simon Ohm, (1789-1854).

 
   
Michael Faraday

 

Michael Faraday (1791-1867) découvrit les courants d’induction qui prennent naissance dans des conducteurs placés dans un champ magnétique variable ou qui se déplacent dans un champ magnétique.
Les applications de ces découvertes constitueront toute l’industrie électrique (génératrice de courant continu et alternatif, éclairages, moteurs, transport d’énergie à longue distance, transformateurs).
D’autres physiciens, savants ont travaillé sur cette énergie et citons pour mémoire Benjamin Franklin* (1706-1790), Charles Augustin Coulomb* (1736-1806), François Arago* (1786-1853).

Franklin Benjamin (1706/1790): Physicien américain. Spécialiste d’électrostatique, il inventa le paratonnerre en 1752.
Coulomb Charles de Augustin (1736/1806): Physicien français. Il étudia l’électricité et le magnétisme.
Arago François (1786/ 1853 : Physicien français, auteur de nombreux travaux de physique (polarisation, interférences lumineuses et électromagnétisme, etc. ).

ET LA RADIO ?
ÉDOUARD BRANLY

Il faut reconnaître que plusieurs chercheurs dans le monde, dans des domaines différents, ont permis à Edouard Branly, né à Amiens le 23 octobre 1844, d’être considéré comme le père de la T.S.F. en France. Professeur de physique en 1868, il enseigne à la faculté des sciences de Paris et passe un doctorat de sciences en soutenant une thèse sur l’étude des phénomènes électrostatiques dans les piles à circuit ouvert et fermé. E. Branly souhaite alors poursuivre librement ses expériences.
L’abbé d’Huslts, fondateur et recteur de l’institut catholique de Paris, lui propose, en 1875, de professer la physique. Il accepte et s’installe dans un laboratoire de fortune.
En 1889, dans une salle de cours, il met en évidence la transmission d’une onde électromagnétique en émettant un signal avec une bobine de Rubmkoff (du nom de son inventeur), bobine qui permet de transformer le courant en basse tension d’une pile en courant à très haute tension et de pouvoir le recevoir 20 mètres plus loin grâce à la mise au point de son cohéreur, premier détecteur d’onde. Ce fut le premier radio conducteur.
LE POSTE EMETTEUR ETAIT NE AINSI QUE LE RECEPTEUR.
Mais pour permettre cette découverte, l’Ecossais C. Maxwell avait étudié les phénomènes électromagnétiques qui avaient retenu l’attention de nombreux savants.

 

Dès 1887, l’Allemand Heinrich Hertz sut produire, avec son éclateur, des ondes hertziennes. Alexandre Popov découvrit l’intérêt de l’antenne.
Eugène Ducretet, savant français, construisit, le premier appareil de T. S. F. français en 1897, et en 1898 réalisa la première liaison sans fil entre la tour Eiffel et le Panthéon avec l’aide d’Alexandre Popov.

 

NIKOLA TESLA

Nikola Tesla voit le jour le 10 juillet 1856 à Smiljan, en Croatie près de la côte Adriatique et meurt le 7 janvier 43. Son père est un ecclésiastique serbe orthodoxe et sa mère est intelligente mais illettrée. Nikola est l’avant dernier d’une famille de cinq enfants. Ses parents voulaient qu’il se destine à l’Eglise ou à l’Armée.

Il a de très nombreuses qualités intellectuelles, comme une très grande mémoire photographique, un génie inventif, le don de visualiser avec une telle acuité qu’il n’a besoin ni de maquette, ni de schéma, ni même d’expérience. Sa représentation mentale rend les modèles parfaitement réels. D’ailleurs dit-il lui-même : «Tout ce que j’invente fonctionne comme je l’ai imaginé, l’expérience se déroule comme prévu». C’est à l’âge de 17 ans qu’il commence à s’intéresser vraiment à ses inventions. Tesla apparaît comme un autodidacte.

NIKOLA TESLA

 

En 1893 Tesla fait un nouveau pas pour le progrès de la science en décrivant en détail les principes de l’émission radio. A Saint-Louis, il fait la première expérience publique de communication radio, fait que l’on attribue généralement à Marconi en 1895. Il s’ensuis une compétition acharnée entre les deux hommes. Marconi arrive à Londres avec un récepteur TSF. Son dispositif est identique à celui que Tesla a décrit en 1893. Marconi nie avoir eu connaissance de système de Tesla, mais le service chargé d’examiner les demandes de brevets aux Etats-Unis rejettera cette dénégation invraisemblable. Quand Marconi a transmis le 12 décembre 1901 la lettre S à travers l’océan Atlantique, il a utilisé le brevet fondamental de Tesla (n°645.576), déposé en 1897 et homologué le 20 mars 1900. Il a aussi utilisé 17 autres de ses brevets. Mais en 1943, la confusion est finie : la cour suprême des Etats-Unis établit que Tesla est bien l’auteur de la découverte initiale de la radio, injustement accordée à Marconi. Cette information n’a pas encore pénétré les encyclopédies mais les ingénieurs radio s’accordent pour dire que c’est bien Tesla qui est à la base de la radio. A la suite, nombreux sont ceux qui vont utiliser les brevets de Tesla pour développer la radio commerciale.

Premier dispositif de radio

A la base de tout : la bobine Tesla

C’est un transformateur à air avec des bobines primaires et secondaires réglées sur la résonance qui convertit à hautes fréquences des courants élevés de tensions relativement faibles, en courant faible de hautes tensions.
Tant que les fréquences sont élevées, les courants alternatifs de très hautes tensions s’écoulent largement sur la surface de la peau, sans causer de dommages. Des milliampères pénétrant dans les tissus nerveux peuvent tuer alors que beaucoup d’ampères sur la surface de la peau peuvent être tolérés pendant de brefs instants !

 

La bobine de Tesla sert en tant que dispositif de production de hautes tensions, toujours utilisé de nos jours sous une forme ou une autre dans tout récepteur radio ou de télévision ; elle deviendra très rapidement une partie de l’équipement de tout laboratoire de recherche universitaire.

Découverte de l’onde stationnaire.

Le 3 juillet 1899 est le jour de la découverte par Tesla du phénomène des ondes stationnaires. Voici les observations qu’il lui ont permis de déduire l’existence de ce phénomène.

Dans le Colorado, de nombreuses décharges naturelles d’éclairs s’observent régulièrement. Ce 3 juillet, il remarqua que ses appareils réagissent parfois plus fort aux décharges très éloignés qu’à celles qui sont plus proches. Un violent orage éclate : des signes s’intensifièrent, puis après être passé par un maximum, il décrurent, puis cessèrent. Tesla a observé ce phénomène à intervalle réguliers. Puis l’orage se déplace. Il se retrouve à 300 km et ce phénomène continue à se manifester avec une force constante.

GUGLIELMO MARCONI

 

Guglielmo Marconi né à Griffone, près de Bologne, le 25 avril 1874, élève du professeur Righi fit la découverte de la télégraphie sans fil en 1895.
Perfectionnateur habile, Marconi a réussi à synthétiser d’une façon qui a émerveillé le monde, toute une série de travaux passés inaperçus ou oubliés, qui sans lui, auraient continué à rester infructueux. Il sut dès mai 1897, entre Penarth et Weston (15 km), coordonner l’ensemble des découvertes et les utiliser pour transmettre des télégraphies sans fils en morse.
En mars 1899, il assura les premières liaisons par télégraphie sans fil au-dessus de la Manche. Elles se déroulèrent entre South Foreland et Wimereux, ces deux villes distantes de 46 km, au moyen d’antennes de 37 m. Les deux postes étaient en vue l’un de l’autre et le bateau-phare distant de 20 km, avec des antennes de 24 m pour le bateau (fig. 1/2/3/4/5).

L’hommage public de Marconi à E. Branly fut, lors de ses expériences de transmission au-dessus de la Manche, au cours de son premier télégramme officiel au professeur Branly, dit en ces termes :
" M. Marconi envoie à M. Branly ses respectueux compliments par la télégraphie sans fil, à travers la Manche, ce beau résultat étant dû en partie aux remarquables travaux de M. Branly."

 
     
 

ESSAIS TRANSATLANTIQUES DE M. MARCONI

Le 12 décembre 1901, M. Marconi recevait à Saint Jean de Terre Neuve des signaux qui lui étaient envoyés du cap Lizard. En février 1902, il recevait sur le Philadelphia des dépêches jusqu'à 1555 milles du cap Lizard. (un mille marin =1852 m).

Station de télégraphie sans fil système Marconi pour le New-York Herald à Siascouset
(ile de Mantuket, Mass.).

LES PREMIÈRES APPLICATIONS

En 1909, eut lieu le premier sauvetage maritime grâce à un message de T.S.F.(700 rescapés dans la collision entre la République et la Florida).

Le 15 avril 1912, la Carpathia se déroute pour sauver 703 passagers du Titanic. Pendant de longues heures, la radio du bord a fonctionné. Cette catastrophe est à l’origine des installations radio et de l’écoute obligatoire des S.O.S. à bord de tous les bateaux.

A DIEPPE.

La Radio a débuté grâce à l’activité portuaire avec des émissions en télégraphie à l’intention des bateaux. Un mât a été installé en janvier 1904 sur la jetée Ouest et le 31 janvier, les premiers essais de transmission ont été effectués.

En août 1908, la station de Dieppe avait pour indicatif FFI, sur la longueur de 400 m. Son but était de passer des tops horaires, et des bulletins météo.
En septembre 1932, installation de la T.S.F. à bord des chalutiers.

Le premier janvier 1960, dernier message de T. S. F. Le trafic radio se fait en V.H.F.*

*V.H.F : Very High Frequencies. Ondes métriques. Bandes de 30 à 300 MHz. Longueur d’onde de 9 m à 1 m.

Vue de la jetée Ouest avec la station Radio

La falaise coté Est avec le sémaphore

A DIEPPE LA MISE AU POINT D’UNE INVENTION

Toutes les marines du monde se sont servies de cette invention. Le " Radio-Goniometre" ancêtre du G.P.S. "Global Position Systèmes".
Dans la presse locale de l’époque, des articles nous informent sur ces installations et la mise au point.
En 1906 un ingénieur, et un commandant de la Marine Italienne patronnée par Giovanni Agnelli de la FIAT venait en France procéder à des recherches sur la directivité des ondes Hertziennes.
C’était les débuts de la Télégraphie Sans Fils. Les premières expériences de Marconi ne dataient que de 1896.
L’ingénieur se nommait Etonie Bellini, le commandant Alexandro Tosi.
Trois postes de T.S.F expérimentaux furent installés, un au Havre, l’autre à Barfleur et un à Dieppe avec l’accord du Gouvernement Français. Le commandant Tosi fut chargé du Havre, l’ingénieur Bellini de Dieppe.
Il prit pension à l’hôtel de la plage, puis plus tard au Soleil d’Or, au bas de la rue Gambetta.
Après de longs mois de tâtonnements, de calculs, d’essais, les recherches entreprises depuis 1906 ont abouti en 1907. Jour après jour, on peut lire dans les notes du poste d’essais de Dieppe toutes les étapes techniques de l’invention. Notes conservées au centre radio des armées du Mt Valérien à Paris.
Ce poste fut installé dans un pré sur les hauteurs de la route de Pourville. Un modeste bâtiment de bois, au bord d’un boqueteau d’arbres. Ce qui attirait l’attention du promeneur, c’était le mât de 20 mètres de haut d’où partait un fort réseau de fils d’antenne.
On peut dater la découverte du principe du Radio-Goniomètre au 6 mai 1907, où elle se trouve décrite et annoncée.
Dans les mois qui précèdent cette annonce, Bellini cherchait un nom pour le dispositif pressenti. Ce fut d’abord « Le Radio-Clinomètre » puis plus tard, le 11 juillet le « Le Radio-Goniomètre ».
A l’époque, dans les milieux scientifiques comme dans l’industrie de la T.S.F. l’invention fut plutôt connue comme « Le Compas Azimutal Hertzien Bellini-Tossi » ou encore « boussole Herzienne ».
La découverte de Dieppe fit du bruit dans le milieu maritime comme un appareil qui améliorait la sécurité en mer. La dépêche de Rouen et de Normandie du 30 août 1907 relata la visite que firent au poste de Pourville M.Berteau ancien Ministre, accompagné de M.Coche Maire de Dieppe, de M.Robe, conseiller Général, du Capitaine Gilet, professeur à St-Cyr, du Docteur Solomon. Le 19 octobre 1907, Dieppe vit arriver une mission officielle nommée par le Gouvernement pour étude de la découverte.
Toutes ces expériences furent si probantes que le Gouvernement Français adopta cette invention pour les navires militaires et certains sémaphores. Le poste de Boulogne sur Mer en fut équipé à partir du 15 mai 1910. La marine du commerce suivit, la Cie Général Transatlantique fit installer la Boussole Herzienne sur ses bâtiments dès 1910.
Toutes ses applications n’allaient pas toujours sans encombre, même dans le ciel normand.
Il existe un télégramme de la Cie Générale Radiotélégraphique du 4 juillet 1908 adressé au poste de Pourville et demandant de bien vouloir cesser toute émission les journées des 5,6 et 7, celle du Circuit Automobile Grand prix A.C.F. de Dieppe, et pour le reportage duquel M Michelin installait deux postes de T.S.F. sur le circuit pour liaison avec le Matin à Paris via la Tour Eiffel. Aux essais, on s’était aperçu du brouillage émanant de cet émetteur tout proche : Courtoisement les émissions furent interrompues.
En 1909, M. Bellini épousa la fille du propriétaire de l’hôtel du Soleil d’Or
Les installations du poste de Pourville subsista jusqu’en 1914, date où le matériel fut réquisitionné, pour cause de guerre.

On vient de voir que nous avons presque tous les éléments pour faire une station radiophonique. On sait retransmettre des signaux électromagnétiques, mais les sons et la parole ?
Parallèlement à la recherche sur les ondes électriques, d’autres savants se penchent sur les ondes acoustiques.

LE TÉLÉPHONE

Alors que le télégraphe électrique s'étend à travers le monde, notamment avec la pose du premier câble transatlantique en 1865, une nouvelle technique voit le jour sous le nom de "télégraphe parlant".
La transmission de la parole est un désir naturel de l’homme, et des recherches furent faites par de nombreux chercheurs qui eurent l'intuition du téléphone. Charles Bourseul, agent du télégraphe au bureau de La Bourse à Paris, démontre, en 1854, que les vibrations de la voix humaine peuvent être transmises, mais rencontre un scepticisme général. En Allemagne, en 1861, Philippe Reis réussit à transmettre de la musique, mais il ne réussira pas à transmettre la parole.

En septembre 1871 : Antonio Meucci (né le 13 avril 1808 à San Frediano près de Florence en Italie, mort le 18 octobre 1896 aux États-Unis) dépose une demande provisoire et payante de brevet d'invention du téléphone. N'ayant pas les moyens de la prolonger, il la laisse expirer en 1874.

14 février 1876 : à 14 heures, Graham Bel (3 mars 1847 à Édimbourg en Écosse - 2 août 1922 à Baddeck au Canada)l dépose son invention deux heures avant un américain : Elisha Gray. Graham Bell travaillait dans le laboratoire où Meucci avait entreposé son matériel ! (le 15 juin 2002, le Congrès américain a officiellement reconnu que l'inventeur italien, Antonio Meucci, est celui à qui on doit l'invention du téléphone et non A.Graham Bell comme on l'avait prétendu jusqu'ici)
 
     
 
Le système de Bell est fondé sur le principe de l'induction électromagnétique. Les vibrations communiquées par la voix à la membrane du transmetteur entraînent une variation du flux magnétique d'un barreau aimanté placé devant lui, ce qui provoque des courants électriques, dits d'induction.
L'invention du microphone, en 1877, par l'américain Hughes, est la base de toutes les autres recherches effectuées, comme le microphone à pastille de charbon de Thomas A. Edison. Ce dernier joue un rôle décisif dans l'histoire du téléphone en augmentant sa capacité. Les premières lignes téléphoniques suivent le développement du télégraphe et n'offrent que des liaisons point à point.

ÉDISON THOMAS (1847-1931)

On prête quelques deux milles brevets à Edison, de formation autodidacte, mais étonnamment fertile en inventions les plus diverses, qui vont du microphone au télégraphe duplex, d’une nouvelle lampe à incandescence au kinétoscope annonçant e cinématographe. Pour l’essentiel, le phonographe lui assurait déjà la célébrité.
Dans son laboratoire de Menlo-Park, à Orange (New Jersey), Edison s’intéresse au téléphone de Graham Bell, expérimenté depuis 1875. Il perfectionne l’appareil en 1877 en remplaçant le transmetteur par un microphone plus sensible aux vibrations sonores. L’instrument, perfectionné ensuite par Hughes (1878), donne au téléphone sa pleine efficacité.
Pour être le plus complet possible, il ne faut surtout pas oublier Lee de Forest, il découvre en 1907 la lampe triode qui offrit à la T.S.F. l’instrument de ses futurs progrès.

 

Le Capitaine Ferrié du génie militaire, attaché au ministère de la guerre, est rapporteur pour les expériences de M. Marconi en France. Il développa pendant la grande guerre de 1914/1918 l’utilisation de la lampe triode qui porta le mon de TM à cornes ou a pointe (triode militaire).

 

A ce point de l’histoire de la recherche de l’homme, pour sortir de notre isolement et communiquer avec le plus grand nombre, nous sommes obligés de reconnaître une figure de propagation particulière des ondes.
La diffusion permet à un émetteur d’être capté simultanément par l’ensemble des récepteurs existant à l’intérieur d’une certaine zone. La radiodiffusion ne réalise qu’une liaison à sens unique, entre les stations émettrices, les auditeurs et la liaison dit point à point (du type du téléphone ou chaque usager pouvant devenir, à sa guise émetteur ou récepteur).
Ce qui conduit à distinguer : radio diffusion et radio phonie.
Ainsi, on préférera parler d’une émission radiophonique et un programme radio diffusé. Toutes ces découvertes rendirent des services immenses à la navigation, (les paquebots assurant les liaisons transocéaniques en sont équipés systématiquement à partir de 1910) et aux liaisons militaires. La grande guerre leur fit faire des progrès considérables et les liaisons par ondes doublèrent rapidement les réseaux de télécommunication câblés.

LES PREMIÈRES ÉMISSIONS RADIOPHONIQUES

Nous venons de la voir naître dans la plus pure intelligence de quelques géniaux inventeurs. Pour comprendre l’histoire de notre radio, il faut remonter à l’époque où les trois initiales magiques T.S.F. ne signifiaient encore que : télégraphie sans fil.
La première société française importante pour l’exploitation de l’industrie radioélectrique fut la Compagnie Universelle de Télégraphie et de téléphonie sans fil fondée en 1912 par M. Lazare Weiller. Cette compagnie avait de fortes attaches étrangères. Après quoi, dès février 1918, on organisa, sous le nom de compagnie générale de T.S.F. un véritable trust de l’industrie radio électrique. Nous allons voir maintenant ce que les hommes en ont fait.
En France, on peut dire que la naissance de la radio a été spontanée. C’est pourquoi elle a été l’objet, au début, de tentatives isolées entre lesquelles les liens ne se sont pas formés tout de suite. La principale caractéristique de la radio française est l’existence parallèle de trois groupes de poste, les postes d’Etat et les postes privés.
Les troisièmes partenaires furent très vite les hommes d’affaires, les fabricants de postes récepteurs et, les sans–filistes, (radioamateurs) qui bricolèrent les premiers postes à galènes *.
Il est curieux de constater que cette dualité, entre les postes d’Etat et les postes privés unique au monde, a existé dès l’origine.
En 1912, le Français Raymond Braillard mis en place l’idée qui va être à l’origine de la radiodiffusion au sens où nous l’entendons aujourd’hui : émettre à l’intention d’un public anonyme.
Les premières stations de cette époque se limitaient à un bulletin météorologique, à quelques informations générales et à un top horaire.
* Galène : Minerais naturel (Sulfure de plomb) se comportant comme un semi-conducteur.

TROIS NOMS VONT RÉSUMER L’HISTOIRE EN 1922

Radio-Paris. Radio Tour Eiffel. Radio Paris P.T.T.

La naissance des premières stations fut assez désordonnée. Dans tous les pays, c’est l’administration des P.T.T. qui fut amenée à s’intéresser à ces nouvelles formes de T.S.F. Les deuxièmes partenaires furent les sociétés qui fabriquaient les matériels électriques et qui s’employèrent à développer un marché dont elles devinaient encore mal l’ampleur que ce dernier prendrait.
Le premier poste Radio-Paris, construit à Levallois, se fit entendre pour la première fois en novembre 1922. Le succès de ces émissions (émission Radiola) fut très grand, et devant la faveur du public, on décida de les étendre.

Dès le mois de mars 1923, une Société définitive se constituait pour les exploiter : La compagnie Générale de T.S.F. Les antennes transportées à Clichy, le poste Radio Paris a été pendant bien longtemps, le meilleur poste français, dans beaucoup de régions, le seul que les auditeurs pouvait entendre.
La tour Eiffel, à laquelle on doit, en novembre 1921, les premières transmissions radiophoniques, dépendait alors de l’autorité militaire.
En 1922, elle organisa un service journalier pour la prévision du temps et les renseignements économiques et financiers. La réalisation de ce travail quotidien avec des moyens financiers réduits, et la cohabitation du service télégraphique, constituait un véritable tour de force. On oublie trop bien que certaines émissions qui nous paraissent familières y ont pris naissance. Elle a diffusé en particulier, à l’instigation de M. Maurice Privat, le premier journal parlé.

Paris P.T.T. moins connue des auditeurs, construite avec du matériel téléphonique d’émission provenant d’une société est une filiale française de la Western Electric. Cette société se proposait de l’exploiter, dans le domaine des petites ondes, avec une place aussi importante que celle que Radio-Paris occupait dans le domaine des grandes ondes.
L’administration des P.T.T. qui s’était montrée si libérale avec la Compagnie Générale de T.S.F. fut alors plus intransigeante et on apprit bientôt qu’elle refusait à la Western l’autorisation nécessaire. La société constructrice lui en garda si peu de rigueur qu’elle offrit ce poste, dont elle ne savait que faire, à l’école Supérieure des P.T.T.
A partir de ce moment, on assista à une lutte d’influence entre les différents postes. Or, si extraordinaire que cela paraisse, la radio française n’a eu un début de charte qu’en 1933. Après avoir discuté de la situation juridique de la radio elle a fait l’objet d’une véritable pluie de textes qu’on n’arrivait pas à choisir.
Ce fut seulement le 31/12/1926 qu’un décret de M. Bokanowski vint donner à la radio un semblant d’organisation.
Par contre, de nombreuses associations d’auditeurs se créaient autour des principaux postes.
- L’Association générale des Auditeurs de T.S.F. (13/1/1924).
- L’Association des Amis de la Radiodiffusion de France (3/10/1925).
- L’Association radiophonique de la Côte d’Argent (3/10/1925).
- L’Association radiophonique de Toulouse Pyrénées (28/12/1925).
- L’Association radiophonique du Nord de la France(1927) etc.
Il existait une Association des Auditeurs de Radio Normandie en 1932 A Fécamp.
A Dieppe, il y avait aussi en 1939 une Association des auditeurs de Radio Normandie avec comme Président M Lecoeuvre, Vice-Président M Maniguet, Secrétaire, M Poyer, Sécrétaire Adjoint M Dahan, Trésorier, M Malétras Membre M Bazin.

Réunion de l’Association des auditeurs de Radio Normandie en 1934

LE MATÉRIEL DU PARTICULIER 1920/1930

Il existait sur le marché différentes possibilités d’acquérir un poste de T.S.F.

 

 

Les plus fortunés ou très économes allaient voir le revendeur le plus proche, et en faisaient l’acquisition. Il y avait aussi la possibilité de les fabriquer soi même. De nombreux châssis de poste étaient en vente, ainsi il ne restait plus qu’a faire le montage soi-même. Ce fut l’époque des beaux jours des postes à galène. Le moins cher, sans piles ou autre source de courant, fonctionnait uniquement avec les ondes émises par l’émetteur.
Il existait à l’époque de nombreux postes T.S.F. fonctionnant sur batteries, l’électrification n’ayant pas encore rejoint tous les villages de campagne.

 

Les appellations officielles des gammes d’ondes, et leurs abréviations sont, pour la radio diffusion :

La modulation amplitude (AM)
Ondes kilométriques (9999 m à 1000 m) (30 à 300 KHz)
Grandes Ondes (GO)
Ondes hectométriques (999 m à 100 m) (300 KHz à 3 MHz)
Petites Ondes (PO)
Ondes décamétriques (99 m à 10 m) (3 à 30 MHz)
Ondes Courtes (OC)
Ondes métriques (9 m à 1 m) (88 à 108 MHz).
Modulation de fréquence (FM)

L’ÉPOQUE OÙ DES PASSIONNÉS SE REGROUPENT

Le 9 avril 1914 M. Jean Roussel, avec quelques amis, jeta les bases de la première société française d’étude, de télégraphie et de téléphonie française et de téléphonie sans fil (S.F.E.T.S.F.). Elle créa des sections. La première de ces sections qui fut Rouennaise et la plus importante à l’époque, avait pour responsable M. Restout.
Existait aussi la Société des amis de la T.S.F. fondée par le Général Ferrié, etc. En 1930, une vingtaine d’associations ou de sections existaient.

Le Radio club de Fécamp.

Fondé par M. Ferdinand Le Grand, et plus tard créa Radio Fécamp en 1926 avec pour indicatif EF81C.

 

Il commença à produire des émissions radiophoniques régulières à partir de sa propriété personnelle transformant son salon en studio. En 1929, ses efforts furent récompensés, un décret gouvernemental du 18 février 1929 reconnaissait officiellement les droits de l’émetteur de Fécamp et le mettait au niveau des 12 stations privées de l’époque.

LA RÊGLEMENTATION DANS LES ANNÉES 1930/35

La radiodiffusion Française dépend du Ministère des P.T.T. depuis son origine. La loi du 30 juin 1923 avait placé la T.S.F. sous le monopole de l’Etat. Des décrets autorisaient la naissance de stations privées.
Un décret du 28 décembre 1926 prévoyait la fin de ces autorisations pour 1933.
C’est en 1932 que M. Laurent Eynac, obtient du parlement le vote d’une loi instituant le paiement par les auditeurs d’une redevance annuelle. En vertu de l’article 112 de la loi du 31 mai 1933, les usagers de la radiodiffusion doivent déclarer, dans les trente jours d’acquisition, le poste dont ils sont détenteurs. Une carte d’auditeur constatant le paiement de la redevance leur est délivrée par l’administration des P.T.T. C’est la personne qui utilise le poste qui acquitte cette redevance, même si le poste ne lui appartient pas, s’il est loué, prêté ou à l’essai. On trouve encore parfois lors de la remise en état des postes radio des années 1930/1935 des vignettes collées sur l’ébénisterie.

QUATRE CATEGORIES DE REDEVANCE EXISTAIENT

Postes de 1ère catégorie : Postes à cristal (Galène), sans dispositif comportant l’usage de lampes (le poste à galène). Redevance : 15 francs.
Postes de 2ème catégorie : Postes n’appartenant pas à la 1ère catégorie et non utilisés pour des auditions publiques. Redevance : 50 francs.
Postes de 3ème catégorie : Postes utilisés dans une salle d’auditions gratuites ou dans un lieu ouvert au public. Redevance : 100 francs.
Postes de 4ème catégorie : Postes installés dans une salle d’auditions payantes. Redevance : 200 francs.

En cas de défaut de déclaration, la redevance par application de l’article 5 du décret de loi du 21 septembre 1935, était doublée et en décembre 1936 quintuplée.

COMPARAISON SUR LE POUVOIR D’ACHAT D’UN OUVRIER EN 1930

 

Une bicyclette, la moins chère du catalogue, Manufacture de Saint Etienne vaut 135 francs ce qui correspond à 106 salaires horaire brut d’un ouvrier.

Ce qui fait un taux horaire brut d’environ 1 franc 27 de l’heure, et un salaire mensuel brut de 250 Francs environ.

Un poste de radio Philips de 1931 de type 930 A.

Gammes couvertes 20/400 400/950 900/2100 m avec haut-parleur incorporé, courant alternatif de 110 Volts à 240 Volts valait 1950 Francs.
En finalité, il fallait pratiquement un an de salaire pour se payer un poste à cette époque sachant que le salaire indiqué est un salaire brut de toute déduction.

LES SALONS DE LA T.S.F.

Depuis 1924, la T.S.F. a chaque année son Salon. Le premier salon, organisé par le Syndicat professionnel des Industries radioélectriques s’ouvre au Grand Palais. Il compte 90 exposants.
Le deuxième Salon a lieu à Luna-Park, du 4 au 18 octobre 1925. De 1926 à 1929, quatre salons se tiennent successivement en même temps que le salon de l’automobile.
A l’Exposition Coloniale, en 1931, l’industrie radioélectrique organise une semaine de la T.S.F., du 3 au 13 septembre. Les années suivantes, le salon reprend sa place au Grand Palais.
En 1937, il couvre une surface de 9500 mètres carrés. De plus, il est ouvert à un public de plus en plus nombreux.
Les années suivantes, il y eut des salons et même en 1939 et 1940. Puis il y eut une période creuse suite aux années de guerre. En 1956, c’est le 18éme. Il se nomme le salon de la Radio et de la Télévision et est ouvert Porte de Versailles à Paris aux professionnels.

LA RADIO COLONIALE

La France avait encore dans les années 1930 de nombreuses colonies. Ainsi, la radio était un moyen formidable de divulguer des informations, tant au niveau politique, qu’économique et éducatif, et de tenir au courant les colons des nouvelles de la capitale. Les ondes n’ayant pas de frontières, au cours du Congrès national de la radiophonie qui se tenait à Paris, du 14 au 16 novembre 1929, une commission des colonies et de la marine marchande, présidée par M. Alcide Delmon, sous-secrétaire d’Etat aux colonies adopta par principe :
1 : Que le poste de la Tour Eiffel soit équipé pour atteindre toutes les colonies françaises
2 : Que soit créé un nouveau poste d’émissions spécialisées dans la radiodiffusion coloniale, susceptible en fonctionnant en permanence, de couvrir le monde entier d’émissions françaises aux heures les plus favorables à la réception.
3 : Que le fonctionnement de ce nouveau poste national d’émissions soit assuré en accord avec les ministères des affaires étrangères, des colonies et les associations coloniales.
4 : Que soit créé, dans chaque groupe de colonie où le besoin sera ressenti, un poste local d’émission fonctionnant sous le contrôle du représentant de la France.
5 : Que ces postes nouveaux soient conçus suivant un plan d’ensemble.
En 1931 fut réalisée l’installation de ce poste à Pontoise, qui comprenait deux stations émettrices pouvant fonctionner. M Julien Maigret assuma la direction de ce poste.
De nombreux problèmes techniques furent à résoudre, la France disposant à l’époque de nombreuses colonies éparpillées dans le monde donc avec des horaires différents. On installa deux paires d’antennes de façon à couvrir tous les points cardinaux avec une longueur d’onde de 19,68 m et 25,24 m. Quelques postes coloniaux furent créer, et on pouvait les recevoir en France.
Radio Alger. Le nombre de déclarations de poste récepteur pour l’Algérie à la date du 31/12/1936 était de 56467.

Radio Tananarive a commencé le 1/4/1937 sur trois longueurs d’onde : 25,40 m, 31,50 m, et 50 m.
Radio Océanien avec 200 Watts antennes pour se faire entendre dans toutes les petites îles. Il y avait à Tahiti 152 appareils de T.S F.

RÉPARTITION DES POSTES RÉCEPTEURS DANS LE MONDE EN SEPTEMBRE 1937

Etats Unis 26000000
Allemagne 8412848
Grande Bretagne 8347800
France 4018000
URSS 3938000
Japon 3067902
Suède 1041737
Belgique 967789
Italie 746850
Suisse 483873

PROGRESSION DES AUDITEURS EN FRANCE

Le nombre des auditeurs français s’est développé très rapidement en un temps relativement court. Le 30/9/1937, il y avait 4.018.992 récepteurs pour seulement 1.900.000 en février 1935 dont 1.142.547 postes dans la région parisienne en 1937.
Quelques départements classés par nombre de postes :

Nord 301535
Pas de Calais 139474
Rhône 119212
Seine Inférieure (Seine Maritime) 113453
Gironde 79499
Bas-Rhin 67322
Moselle 66124
Ariège 6797
Lot 6654
Basse Alpes 5040

LISTE DES STATIONS EUROPÉENNES AYANT UNE PUISSANCE SUPÉRIEURE A 50 KW

Moscou (Russie) 500 kW
Lahti (Finlande) 220 kW
Luxembourg 200 kW
Radio Roumanie 150 kW
Droitwich (Angleterre) 150 kW
Moltala (Suède) 150 kW
Varsovie (Pologne) 120 kW
Budapest (Hongrie) 120 kW
Leipzig (Allemagne) 120 kW
Prague (Tchécoslovaquie) 120 kW
Vienne (Autriche) 120 kW
Paris P.T.T. (France) 120 kW
Toulouse P.T.T (France) 120 kW
Strasbourg (France) 120 kW
Berlin (Allemagne) 100 kW
Hambourg (Allemagne) 100 kW
Leningrad (Russie) 100 kW
Lyon PTT (France) 100 kW
Suisse Romande 100 kW
Radio Paris (France) 80 kW
Londres (Angleterre) 70 kW
Radio Fécamp (France) 60 kW
Oslo (Norvège) 60 kW
Poste Parisien(France) 60 kW
Marseille PTT 60 kW
Radio Toulouse 60 kW
Nice 60 kW
Corse PTT 60 kW
Radio PTT Nord 60 kW
Rome (Italie) 50 kW
Milan (Italie) 50 Kw

LES PLUS GRANDS CONSTRUCTEURS EN 1938

Pathé frères, Ducretet, Radiola, Philips, Pathé Marconi, Péricaud, Radio LL, Radio PJ, Vitus, Lemouzy, CEMA, Gaumont, Gody, Pigeon Voyageur, Radia, Radio Sigma, Thomson Houston, GMR. Radio Peugeot, Sonora, Grammont, ACRM, Radio Berrens, etc. Tous ces constructeurs étaient installés dans la région parisienne.
Voici l’adresse et les constructeurs les plus proches de Dieppe :
Carton et fils, à Gisors (Eure).
Fabrique Normande d’Appareils de T.S.F., 58 rue St Mauvieu à Caen (Calvados).
ONDIA à Boulogne sur MER.
Nord Alterna à Avesnes (Nord).

A DIEPPE :
BRAYER ANDRE, construction Radio B.C. 77 rue d’Ecosse (Seine Inf.).

LE JOURNAL PARLE

Un journaliste, Monsieur Maurice Privat, en juin 1921 a réuni une quinzaine d’amis de la presse écrite, et émis l’idée de former une équipe d’orateurs, de louer une salle et de commenter, sous forme de chroniques, l’actualité. L’équipe était constituée par M. Bokanoswski, M. Laskine, M. Charle Bos, M. Marcel Lucain, les orateurs de ce premier journal.
Toutefois, ce n’est que le 6 janvier 1923, avec l’aide de M. Charle Davon, que M. Maurice Privat, put faire passer au studio de Radiola le premier article du journal parlé. La date est à retenir, car elle marque le début d’une ère nouvelle dans toutes les branches de la radiodiffusion. Depuis ce jour, on vit apparaître des émissions structurées à heure fixe de 18h à 19h, avec la retransmission de la Radio Tour Eiffel, toujours sous l’autorité militaire, des radios-concerts et le commentaire des événements de la journée.
L’autorisation est précaire et révocable à tout moment. Il fallut plus de trois ans de tâtonnements, d’essais, de diverses épreuves pour que le 3 novembre 1925 soit reconnu tout le bien de cette émission. La création du journal parlé constitua une petite révolution dans la radiodiffusion. On parla même de miracle dans le milieu journalistique. Ne disait-on pas que le journal de la tour Eiffel coûtait 400.000 exemplaires à la presse écrite ? Cette dernière qui avait donné son consentement à l’expérience, la mort dans l’âme, vit d’un mauvais œil la réussite de ce projet. M. Daladier imposa à tous les postes d’Etat puis aux postes privés la reprise du Radio Journal de France de Radio Paris, poste pilote du réseau P.T.T. et le 29 juillet 1939 la radio passa directement sous la direction de la présidence du conseil.

LES ÉMISSIONS

 

Le speaker, autrement dit l’annonceur joue, dans toute émission radiophonique, un rôle essentiel et délicat. Il doit posséder des réflexes rapides, assimiler sur-le-champ le texte le plus ardu, improviser lui-même en cas de besoin et rectifier une phrase douteuse, un terme impropre. Son esprit doit toujours rester en éveil. Quelques grands noms ont fait les beaux jours de la radio dans les années 30 : Mme Marie Delma, Lucienne Boyer, M. Paul Colin, M. André Baugé, M. Crock, M. Saint Granier, M. Paul Bernard, M. Jean Sarment, Mme Marie Dubois, Mme Lola Robert ,etc.

RADIO FÉCAMP

ALLO ! ALLO !
ICI RADIO NORMANDIE

Prend de l’ampleur, à la recherche de personnels pour prendre en sténographie les communiqués téléphonés de Paris et les lire au micro.
Francine Lemaître , troisiéme enfant d’une famille de six fut la première speakerine de France et la plus jeune d’Europe sous le pseudonyme de Tante Francine.
Le poste continua à prendre de l’importance. Roland Violette, acteur amateur d’un groupe Elbeuvien passant au micro fut remarqué et devient à son tour animateur.
C’est lui qui eut l’idée de la section des "Petits Auditeurs" et dira à Francine Lemaitre : Vous serez la tante Francine et moi l’Oncle Roland.
Cette émission émise chaque jour à 18 H pour les enfants eut un grand succès et devait atteindre 30.000 adhérents qui s’ajoutaient à ceux des adultes. La cotisation annuelle pour les enfants était de cinq francs.
Participait à cette émission un groupe vocal théâtral formé de Jacqueline Caron, Roseline Moello, Manuella Féron, Annette Villard, Jacqueline Horlaville, Jean Hauguel, Brigitte, Agnès, Marie Claude, Thérèse, Huguette, Jacques, Pierrot, et l’inimitable Petit Claude Violette, sous la direction de Mme Delacour professeur de piano..

 

La première émission eut lieu en décembre 1932.
En 1933, l’importance prise par la station exige des antennes modernes et plus hautes que les deux mats existants. On élève deux pylônes de 100 et 113 m, ce dernier plus haut à cause de la pente du terrain.

La portée améliorée de l’émetteur permit d’avoir des auditions à l’étranger. Un car de retransmission permettait de faire du radio reportage des grands événements à travers toute la Normandie.
En 1934, l’application du plan Lucerne relègue Radio Normandie sur l’onde commune de 200 mètres, la plus basse et avec une petite puissance. M. Ferdinand Le Grand s’appliqua à défendre les intérêts de la station et obtint de M. Mistler, ministre des PTT le droit d’émettre temporairement sur 206 m, longueur d’onde de la Tour Eiffel laissée libre.
Par décret du 7 août 1935, transfert de la station de Fécamp trop exiguë à Caudebec-en-Caux. A Fécamp, les antennes dressées en pleine ville provoquaient des interférences pour les auditeurs voulant écouter une autre station.
Les travaux du centre de Louvetot, débutent le 28 novembre 1935, et vont se poursuivre sans relâche jusqu’en 1938, année de l’inauguration.
Les nouvelles antennes étaient dressées a Louvetot sur un terrain de 3 hectares avec un bâtiment sur quatre étages comprenant :
Au rez-de-chaussée, une salle des machines, un atelier de réparation.
Au premier, la salle de l’émetteur, celle des accumulateurs, un laboratoire et un studio de secours.
L’administration et des logements pour les techniciens étaient situés dans le reste du bâtiment.

L’émetteur de Louvetot était relié au studio installé dans le château de Caudebec par un câble de six kilomètres contenant plusieurs lignes téléphoniques.
Les voix de Radio Normandie par ordre d’entrée à la station : Tante Francine et l’Oncle Roland Bénard (cousin Maurice) Bécasse (cousin André), René Malandin, Nicolas, Pierre Garnier (Radio-Vax) et Roger Olivier.

DERNIER JOUR D’ÉMISSION, LE 7 SEPTEMBRE 1939 POUR RADIO NORMANDIE
Réquisitionné par les services de propagande nazie, puis par l’état Français.

LES ANNÉES DE GUERRE

Pendant la guerre, la radio joua un rôle essentiel pour le maintien du moral des belligérants. Les Allemands imposèrent la tutelle de leur propagande sur la radio des pays occupés, et le gouvernement de Vichy, devait maintenir, en zone Sud, une radiodiffusion nationale autonome jusqu’en février 1942. Pour les Français, la radio était devenue, avec la presse, asservie à la propagande allemande.

La Grande Bretagne, qui avait dès 1938 développé ses émissions vers l’étranger, fit de la B.B.C. un instrument de propagande modérée finalement très efficace.
Radio Londres fut très écoutée dans les pays occupés et joua un rôle très important pour la résistance Française.
C’est de Londres le 18 juin 1940 vers 20 heures, devant le micro de la BBC que le Général de Gaule proclame que "La flamme de la résistance Française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas".
Jean Marin (dit Yves Morvan, 1909-1995), Voix de la liberté dans la nuit de l’occupation, pilier du programme de la BBC anime l’émission "Les Français parlent aux français" de l’été 1940 à l’automne 1943. Pierre Dac a fait partie de l’équipe en tant que speaker, il lisait les messages dédiès aux résistants Français. Dans les années 50/60 auteur de nombreux feuilletons Radiophoniques (Ca Va Bouillir et Signé Furax).
Cette émission avait pour générique la symphonie n° 5 en ut mineur, de Beethoven dont le début correspondait a un V comme Victoire en morse (Trois points un trait).
A DIEPPE : La station radio maritime est arrêtée le 9 juin 1940 à 10 heures et détruite avant l’arrivée de l’occupant.

Dessin de Maybon Mai 1940 (Toute la Radio par E. Aisberg)

L’ARMÉE DES OMBRES, DES ONDES

La détention et l’émission avec un poste émetteur d’amateur étaient interdite. Ces postes ont joué un rôle important dans la seconde guerre mondiale pour la transmission d’informations.
Les voix obscures des "Radio Noires", fausses stations clandestines étaient entretenues pour déconcerter l’ennemi.
Rémy(Gilbert Renault, dit le Colonel, 1904-1984).
Sous les pseudonymes de Jean-Luc, de Raymond puis à partir de septembre 1941, de Rémy, Gilbert Renault mit en place un réseau qui dés avril 1941 transmettait trente messages radio par jour.
Madame Marie Madeleine Fourcarde (1909-1989).
Responsable d’un service de renseignements, l’Arche de Noé avait dès l’automne 1941 un réseau de six émetteurs radio qui depuis la France transmettaient des renseignements en direction de Londres.

La détention d’un poste de T.S.F. n’était pas interdite, mais l’écoute de Radio Londres était souvent considérée par l’occupant comme un acte de résistance. Le poste à galène de fabrication très simple eut de nouveau des beaux jours
Le 1er avril 1944, la détention de T.S.F. devenait interdite et devait être stockée en Mairie de chaque village par ordre de l’occupant. De nombreux postes de T.S.F. furent ramenés chez les vendeurs sous prétexte qu’ils étaient en panne car cela évitait de les déposer sous la tutelle de l’occupant. Les vendeurs de cette époque rapportent que pendant cette période, ils se sont retrouvés avec des montagnes de postes dans leur atelier et leur appartement privé.
1945 RADIO NORMANDIE
Hélas, 1945 ne libéra qu’en partie les ondes françaises car un monopole de Radiodiffusion est instauré. L’Etat, propriétaire des ondes, est seul autorisé à permettre des communications audio visuelles. Le glas sonne pour les radios privées anéantissant bien des espoirs.
Au début des années 60, nait la télévision régionale avec 20 minutes d’antenne. A la même époque, L’ORTF tente à Rouen la diffusion d’un journal radiophonique parlé, par l’émetteur de Louvetot. Les "décrochages" cessent un an plus tard.
L’émetteur de Louvetot est utilisé comme relais des programmes nationaux jusqu’en 1974.
A partir de 1974, l’émetteur de Louvetot n’assure plus de relais, mais reste branché. En effet, si on coupait la tension, il deviendrait inutilisable. Pourquoi le conserver ? Un vague projet de radio régionale était dans des cartons de T.D.F. Haute Normandie et il pourrait utiliser la longueur d’onde laissée libre. Bonne idée, mais qui restera malheureusement dans un tiroir, puisqu’en 1976. la station est livrée aux ferrailleurs.
A DIEPPE
La station Radio Maritime est remise en exploitation en 1945 avec du matériel militaire polonais, abandonné par l’occupant en fuite. D’abord installée dans l’ancienne lingerie de la Gare Maritime, elle retrouve la jetée Ouest de façon provisoire dans deux remorques.

LES ANNÉES 1945 1960

Après la guerre, la radio poursuivit sa progression dans tous les pays occidentaux. Elle finit par pénétrer dans tous les foyers et commença à s’étendre dans les pays du Tiers Monde.
La guerre froide donna une nouvelle vigueur à la guerre des ondes par le canal des radios internationales : B.B.C. , Voce of America, Radio Moscou, Radio Vatican etc.
Le tiers monde dès la fin des années 1950 développa les siennes : Radio le Caire, Radio Pékin, Radio La Havane etc.
En Grande Bretagne, la B.B.C. dont le prestige était immense au sortir de la guerre maintint la qualité un peu compassée de ses programmes.
En France, où la guerre avait fait cesser les émissions des stations privées, la quatrième République renforça le monopole et la centralisation des programmes.

La Radiodiffusion publique, administration autonome, fut toujours fortement influencée par la tutelle gouvernementale en matière d’information, et Radio Luxembourg, (Voir les Radios périphériques) avait conservé le genre radiophonique des stations privées, vit son audience croître en France, (ex : La famille Duraton avec Jean Carmet et Jean Jacques Vital à 20 heures tous les soirs).

Buvard publicitaire des années 1960.

En 1955, Europe n° 1 vint lui disputer ce marché périphérique (En l’an 2000, Radio Luxembourg est la première station la plus écoutée en France devant Europe 1).

DES RADIO PÉRIPHERIQUES BIEN DE CHEZ NOUS

La confirmation du monopole de l’Etat français est en contradiction avec les postes périphériques. Les studios, les émissions réalisées en France sont transmises par câble loué aux P.T.T. l’émetteur se trouvant à l’étranger.
C’est en 1929, que le Grand Duché de Luxembourg lançait Radio Luxembourg en langue française à destination de la France, puis vers l’Allemagne et la Grande Bretagne dans les langues de ces différents pays.

Sud Radio (Andorre).
Europe N°1 en 1955 (La Sarre)
Quant à l’émetteur de Radio Monte Carlo 1945 (RMC) il a toujours été en France. D’abord sur le terrain militaire du mont Agel (Alpes-Maritimes). En 1973, l’Etat français conclut une convention internationale qui permet à RMC d’installer un puissant émetteur "étranger" à Roumoules (Alpes-de-Haute-Provence).
Une autre dérogation, limitée dans le temps : Ceux des forces Américaines stationnées en France, émettant en modulation de fréquence.(Base militaire Evreux).

LES RADIOS PIRATES OFFSHORE

En Haute Normandie, pouvait être écoutée Radio Caroline station Britannique pirate maritime. Cette station fut fondée par Ronan O’Rahilly et émettait à partir d’un vieux cargo depuis 1964. La fin des émissions eut lieu le 20 janvier 1979 avec une interruption de 1968 à 1972.

La première radio pirate maritime fut sans doute Radio Véronica qui commença à émettre, dès 1960, au large des côtes Hollandaises.
D’autres stations pirates maritimes émirent des émissions avec plus ou moins de succès au large de diverses côtes.

LES TECHNICIENS RADIO À DIEPPE EN 1939 PAR LA PUBLICITE

LA RADIO À DIEPPE

Les techniciens, où l’on pouvait acheter un poste de T.S.F. en 1937
M. Audelin place Louis Vitet.
M. Berrier 145 Grande Rue.
M. Brayer 77 rue d’Ecosse.
Maison Collineau Place du Puits Salé.
M. Desjardin 5 rue Asseline.
M. Frémont 27 rue de la de la Halle au Blé.
M. Lavenu 150 Grande Rue.
M. Lavieuville 133/135 rue de la Barre.
M. Loiré 1 bis rue Victor Hugo.
Marconi station service 9 rue St Jacques.
M. Mariani 14 quai de Lille.
M. Pizon 121/123 Grande Rue.
M. Reine 20 rue Citée de Limes Neuville.
M. Polard 25 rue des Maillots.
Mme Toumyre 23 rue des Bains.
M. Wuagnat 190 Grande Rue.
La T.S.F. pour la ligne Dieppe Newhaven en 1939.
Poste de T.S.F. : Contrôleur Technique adjoint (Chef de poste) M. Leroux.
Aide contrôleur technique : M. Besse.
Agent Technique : M. Broglio.
Opérateur : M. Leroux.
Les techniciens, où l’on pouvait acheter un poste de T.S.F. en 1939.
M. Arestié Radio Secours 20 rue de la Morinière.
M. Audin 25 rue de la Halle au Blé.
M. Berrier 145 Grande Rue.
M. Brayer 77 rue d’Ecosse.
M. Desjardin 5 rue Asseline.
M. Frémont 27 rue de la de la Halle au Blé.
M. Laverne Normandy’S Radio 47 rue de la Barre.
M. Lavieuville 133 rue de la Barre.
M. Legendre Electrique Radio 44/46 rue de l’Epée.
M. Loiré 1 bis rue Victor Hugo et 29 rue St Jacques.
M. Mariani 4 rue Desmarets.
M. Pizon 123 Grande Rue.
M. Polard 25 rue des Maillots.
M. Reine 20 rue Citée de Limes.
M. Wuagnat 190 Grande Rue.
EN REGION
Bosc le Hard.
M. Horcholle Mraneau Fertel.
Braquemont.
M. Vivier.
St Nicolas D’Aliermont.
M. Laroque.
Arques la Bataille.
M. Blondin.

Les techniciens, où l’on pouvait acheter un poste de T.S.F. en 1953
M. Ango Tout pour la Musique 15 rue Lemoine.
M. Aubourg Radio Service 6 rue St Catherine.
M. Auguais 11 rue du Haut Pas.
M. Berrier 145 Grande Rue.
M. Blondin 20 rue de la Morinière.
M. Brayer 77 rue d’Ecosse.
M. Cornier Ciné Radio 28 rue des Maillots.
M. Courtin 44rue St Rémi.
M. Desjardin 40 Grande Rue.
M. Frémont 27 rue de la de la Halle au Blé.
M. Lavieuville 66 rue de la Barre.
M. Legendre Electrique Radio 44/46 rue de l’Epée.
M. Le Templier 54/56 rue de l’Epée.
M. Loiré 1 bis rue Victor Hugo.
M. Pizon 123 Grande Rue.
M. Reine 20 rue Citée de Limes.
Societé Dieppoise Electro Mécanique P Manac’H 70 quai Duquesne.
M. Stidler Normandy’ S Radio 14 Boulevard Maréchal Joffre.
M. Wuagnat 190 Grande Rue.

UN CONSTAT
Il y avait en 1937, seize Techniciens de Radio T.S.F. sur l’annuaire de Dieppe, déclarés dans cette profession.
Quelques électriciens y figurent mais non déclarés comme tel.
En 1939, il en existe 15 et 19 en 1953. Cette constatation par le nombre croissant de techniciens, permet le développement de la radio. Elle entre dans de nombreux foyers et devient plus facilement accessible à un plus grand nombre.

LE LABORATOIRE EN 1950

1 Table de dépannage 12 Hétérodyne
2 Etabli de mécanique 13 Tableau de mesures
3 Etau 14 Ondemètre
4/5 Outils 15 Tourne-disques
6 Lampe baladeuse 16 Ampli BF
7 Tiroir à petits outils 17/19 Haut-parleurs
8 Etages de substitution 18 Alimentation tous courants
9 Tiroir à instruments 20 Bahut
10 Etagère à prise de courant 22 Bureau
11 Lampe articulée  

LES MUTATIONS DE LA RADIO APRÈS 1960

La télévision enleva à la radio une bonne partie de ses auditeurs en soirée, mais l’arrivée sur le marché des postes à transistors, lui offrit un autre débouché.

Ces récepteurs bon marché, mobiles, peu fragiles, autonomes, eurent pour effet d’individualiser l’écoute. Le style des émissions s’en trouva profondément modifié : à la <radio discours> se substitua la <radio conversation>. Des animateurs remplacèrent les speakers et grâce au téléphone, les auditeurs prirent une place importante dans les émissions. Ce fut presque la fin des récepteurs à lampes dont la fabrication cessa fin 1970. La seconde mutation vint du recours à la modulation de fréquence (FM) sur les ondes métriques, qui redonnèrent vigueur aux programmes locaux et permirent la multiplication des émetteurs sans risque de brouillage. La qualité d’écoute en fut améliorée.

LES RADIOAMATEURS

Nous trouvons également, sur les ondes courtes, une série d’émetteurs, qui constituent un monde bien à part où nous allons pénétrer pendant quelques instants : Les stations amateurs.

S’il existe, quelque part, un véritable amour de la radio pour elle-même, c’est bien là que nous le trouvons. Il nous suffira de dire, pour préciser notre pensée, qu’un amateur ayant construit un poste d’émission, (ce qui n’est pratiquement plus le cas maintenant) qui s’est soumis à toutes les formalités de déclaration, examens et de redevance, n’a à partir de ce moment, le droit d’à peu près rien dire. Car presque tous les sujets lui sont interdits. Il émet donc uniquement pour le plaisir d’émettre.

Les amateurs ont d’ailleurs un titre de gloire. Ils sont les ancêtres de l’émission, puisque c’est en 1907 que M. Pierre Louis, à Orléans, établit les premières communications régulières avec un de ses amis habitant à trois kilomètres.
En 1913, M Pierre Louis correspondait avec le docteur Corret, qui habitait Versailles. Ce sont d’indiscutables droits d’antériorité.
C’est également un amateur français Léon Deloy, qui fut le premier, à avoir "traversé l’atlantique" le 26 novembre 1923. Il réussit à correspondre avec un amateur américain, F.H. Schnell de West Hartford (Connecticut). M Léon Deloy travaillait sur des longueurs d’ondes de 100 mètres.
Evidemment pour le commun des mortels, on comprend mal l’intérêt d’une émission d’amateur, sachant que par la loi très stricte qui régit les émetteurs, ils ont en somme le droit de ne rien dire. Seules sont autorisées les conversations à caractère technique et météorologique.
Ils sont nombreux, pendant les différents conflits, à avoir payé de leur vie pour avoir transmis des renseignements à la barbe de l’occupant et il faut leur en rendre hommage.
Mais comme toujours en France, il a fallu passer par une période de piratage des ondes.
Après être reconnus, leur statut fut promulgué en 1922, les autorisant à émettre sur une longueur d’onde de 200 mètres avec une puissance de 100 watts dans l’antenne (Joseph Roussel, secrétaire général de la société française d’étude de télégraphie, de téléphonie sans fil).

A DIEPPE.
En 1939, il y avait un Photo Radio Club en 1939 dont le laboratoire et les ateliers étaient situés dans les locaux du casino de Dieppe avec comme Président M Courton, Vice-Président M Brunelle, Trésorier M Caron et comme secrétaire M Charnet. Leur but était de développer ces nouvelles techniques pour les amateurs.
Un Radio Club fut créé en 197I avec comme Président fondateur F3DI et F6BLB comme Vice-Président. Leurs locaux étaient situés dans un château d’eau situé à Puys, que la commune de Dieppe met à leur disposition.(R.E.F. compte rendu A.G. du R.C. Rouen 14/11/1972).
En octobre 1976, un radio club existe à St Nicolas d’Aliermont avec comme responsable F1BQN. (R.E.F. compte rendu A.G. du R.C. Rouen 1976).Ces clubs n’ont plus d’activité.

Le Casino de Dieppe qui abritait le Photo Radio Club

LES AMATEURS RADIOS, LES CIBISTES

C’est en 1946 que l’armée américaine liquide ses surplus et jette sur le marché un grand nombre de talkies-walkies (émetteurs-récepteurs portatifs).
Ce sera le début aux Etats Unis d’un trafic pirate dit de la bande du citoyen (C.B.) et qui vient s’implanter en France vers les années 70 pour les pionniers.

 

Le mode de communication est copié sur les radiosamateurs pour les abréviations, sans restriction de sujets de conversation et avec une grande liberté d’expression qui malheureusement n’est pas toujours utilisée à bon escient.
Le mouvement est peu structuré et anarchique, sans base de référence par la non reconnaissance des autorités de tutelle et qui fait de l’ombre aux Radioamateurs qui font l’effort de passer un examen et maintiennent une certaine correction dans leurs contacts.
Et puis, il y eut la norme NFC 92411 qui imposa une certaine réglementation (22 canaux FM). C’est en 1982 que la norme NFC9244212 entre en vigueur (40 canaux AM FM BLU). Cette norme est arrivée bien trop tard. Appliquée encore à ce jour, si nos autorités de tutelle avaient dès le départ cru en ce mouvement, la C.B. ne serait peut être pas ce qu’elle est devenue.

A DIEPPE :
Plusieurs clubs se forment, L’AFA, le DRC, l’ACDAS. etc.
Seuls deux clubs subsistent avec des activités.
L’ACDAS devenu ARADAS avec une section Radio Amateur dans les années 95.
Le second Club fut fondé par M. RAT Lucien le 10 mars 1979 avec ensuite comme Président M Maurouard Gérard, qui fonda la section Radio Amateur le 27 juillet 1986, avec l’aide de M Feret Claude et de M.Guiot Yves. Il avait aussi comme local un château d’eau désaffecté.

HISTOIRE DE LA RADIO PAR LES DÉCRETS

(contrôle des ondes par le monopole de l’Etat Français)
La naissance de la notion de monopole dans les transmissions est un peu de la faute à Louis XI qui le premier a imprimé un cachet monopolistique ayant attrait aux communications dans le sens le plus large du thème. Dans sa volonté d’unifier le royaume, il a créé la poste d’Etat, ancêtre des P.T.T.
LOI DU 23 JUILLET 1793
Un cadre rigide est mis en place pour les correspondances par signaux (Télégraphe de Chape).
LOI DU 2 MAI 1837
Prévoir ce qui n’existe pas encore (elles instituent le monopole des transmissions télégraphiques).
LOI DU 27 DECEMBRE 1851
Pas de changement de régime pour le télégraphe (Napoléon III met les points sur les I "Aucune ligne télégraphique ne peut être établie ou employée à la transmission des correspondances que par le gouvernement".
LOI DU 30 JUIN 1923
Deux précautions valant mieux qu’une, le législateur précise sa pensée sur les moyens de transmission autres que les machines télégraphiques. "Les dispositions du décret loi de 1851, relatives au monopole et à la police des lignes télégraphiques, sont applicables à l’émission et à la réception des signaux radioélectriques de toutes natures".
LE DECRET DU 28 DECEMBRE 1926
Un statut, mais des postes privés autorisés. Le décret prévoit que le réseau de radiodiffusion comporte trois stations nationales et dix-huit stations régionales. Tous les postes de radiodiffusion seront soumis au contrôle de l’administration des P.T.T. et du ministre de l’intérieur.
LOI DU 19 MARS 1928
Vers un monopole absolu. Les stations privées sont en sursis. L’inapplication du décret de 1923 et de celui de 1926 expliquent qu’il faut attendre un nouveau texte pour pouvoir dresser la liste des postes privés qui reçoivent une existence légale à titre transitoire. Les treize stations privées déjà existantes se voient confirmer leur autorisation d’émettre.
Le Poste parisien.
Radio-Agen
Radio-Bêziers.
Radio Bordeaux-Sud-Ouest.
Radio-Juan-les-Pins.
Radio-LL
Radio-Lyon.
Radio-Mont-de-Marsan.
Radio-Monpellier.
Radio-Nimes.
Radio-Toulouse.
Radio-Vitus.
Radio-Paris.
Radio-Normandie, oubliée dans la liste attendra le 18 février 1929.
Les années 1933, 1935, 1936, 1938, 1939, sont autant de dates de décrets portant sur le fonctionnement de la radio diffusion. Ils vont tous dans le même sens : Affirmé le rôle de l’Etat.
L’ORDONNANCE DU 23 MARS 1945
Le mauvais pli est pris et l’ordonnance permet d’annuler toutes les autorisations accordées aux postes privés.
L’ORDONNANCE DU 4 FEVRIER 1959
Un statut pour la R.T.F. qui place la radio diffusion française sous l’autorité du ministre chargé de l’information et fixe le statut de la R.T.F. (Radio Télévision Française) la seule qualifiée pour distribuer les programmes au public.
LA LOI DU 27 JUIN 1964
La R.T.F. ne satisfait personne. Elle est remplacée par l’O.R.T.F. (Office de Radiodiffusion Télévision Française) et avec cette loi pour la première fois depuis la Libération, les problèmes de radio et de télévision viennent devant le Parlement, mais il y a toujours le monopole de l’Etat.
LA LOI DU 3 JUILLET 1972
Un nouveau statut pour L’O.R.T.F. et toujours le monopole, avec une notion de service public en plus.
LA LOI DU 7 AOUT 1974
L’O.R.T.F. est supprimé et remplacé par un service public national de la Radiodiffusion Télévision Française comprenant sept unités nouvelles.
T.D.F.(Télédiffusion de France), établissement public de diffusion.
Radio France, TF1, Antenne 2, FR 3, sociétés nationales s’occupant des programmes, une pour la Radio, les trois autres pour la T.V.
S.F.P.(Société Française de Production).
INA (Institut national de l’audiovisuel).
Un conseil d’administration est désigné pour chaque unité. Il est composé de treize membres.
LE DECRET DU 20 MARS 1978
Il n’y a rien de changé sauf qu’il est précisé "Toutefois la diffusion de programmes en circuit fermé ne nécessite pas l’autorisation au titre de dérogation au monopole de la radiodiffusion télévision française lorsque les points de départ et de réception ainsi que les liaisons sont situés dans la même enceinte".
LA LOI DU 29 JUILLET 1978
Interdiction des radios libres
LA LOI DE NOVEMBRE 1981
Autorisation des radios libres.
LE STATUT DU 29 JUILLET 1982
Entendait garantir l’indépendance des sociétés et stabiliser le paysage audio visuel français. En réalité, les interventions législatives ont pris un caractère chronique.

Note : Il a été constaté dans la lecture de différents documents, livres, un décalage d’une journée sur la découverte ou la réalisation d’expériences. Le document le plus ancien à été pris comme date de référence.

Collectionneur de postes de T.S.F.
Membre de l’A.C.D.N *

M. Gérard Maurouard

*Association des collectionneurs de Dieppe Neuville

BIBLIOGRAPHIE

La Télégraphie sans fil de Emile Gurarini.
Editeur : Ramblot Frères et sœurs Bruxelles 1906

L’amateur de T.S.F par Roussel.
Librairie Vuibert 1922.

Collection Sciences et Voyages.
Editions de sciences et Voyages 1922.

La T.S.F. expliquée.
Editeur : H.C. Vallier 1923.

Physique Populaire par Emile Desbeaux
Editeur : Ernest Flamarion 1925.

T.S.F. Radio Téléphonique par I kerkhi.
Imprimerie Estampe 1927.


L’émission sur ondes courtes par P. Lugny.
Edition Chiron 1928.

Cours de Radio Télégraphie et Phonie par Roger R. Cahen de 1929.
Edition du Haut-parleur.

Edition française de T.S.F.
1930.

Télégraphie et Téléphonie sans fil par F Bedaux préface M. le Général Ferrier.
Editeur : Librairie vuibert 1931.

Annuaire de Dieppe de 1937/1939/1957.
Editions L’imprimerie Dieppoise.


Toute la radio. par E Aisberg.
Editions Radio de 1934 a 1940

Mémento Tungsram de 1935 à 1942
Editions Crespin.

Histoire et dessous de la radio Benjamin de Huc et François Robin.
Les Editions de France 1938

R.E.F.
(Réseaux des Emetteurs Français de 1950 à 1982.


De la T.S.F. à l’électronique par A. Vasseur.
Editions Techniques et Scientifiques. Française 1975

L’assemblage.
Sep Oct. 1979.


Les radios libres de François Cazenave.
Editeur : Presses universitaires de France 1980.

Bulletins Radiomaritimes.

L’émission et la réception d’amateur par Raffin.
Editions techniques 1980.

Histoire de la lampe radio par Bernard Machard.
Editeur :M Lacour 1989.

Les informations dieppoises. (vigie). De 1904/ 1980.
Directeur de publication M Charle Louis de Ladoucette


Connaissance de Dieppe de 1983 à 2000.
Editions Bertout Luneray.


Diverses publicités, de matériels, de collections, photos et de cartes postales privées.

Merci à toutes les personnes qui par leur savoir, ou documents m’ont aidé à la réalisation de ce mémoire.

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